Roger Walsh: « Tout le monde a droit à une dix-neuvième chance »

Roger Walsh, le multi-récidiviste de l’alcool au volant, a reçu une sentence de prison à vie, mais n’a pas été déclaré délinquant dangereux comme l’espérait la poursuite, hier matin au Palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield.

Monsieur Walsh s’est réjoui de ne pas avoir été étiqueté comme délinquant dangereux, mais a bien entendu été déçu de la sentence.

« Je trouve ça déplorable, sacrifice. Dans quelle société est-ce que vous voulez que vos enfants grandissent? Une société réprobatrice où on est sans pitié et où on emprisonne à la moindre niaiserie, en traitant les gens de dangereux et de délinquant? Ou une société juste, où l’on croit à la réhabilitation et au pardon? Je crois que tout le monde devrait avoir droit à une dix-neuvième chance », a plaidé Walsh à sa sortie du palais de justice.

En 2008, Roger Walsh avait tué une femme handicapée qui se déplaçait en fauteuil roulant, en Montérégie. Il avait ensuite fui les lieux de l’accident pour rentrer chez lui, mais il a fait une embardée chemin faisant. En plus d’avoir échoué le test d’alcoolémie, le chauffard conduisait son véhicule sans détenir de permis de conduire.

« Délinquant dangereux, délinquant dangereux, tu parles d’une chose à dire à quelqu’un! Des affaires pour briser ma vie! Que celui d’entre nous qui n’a jamais pris sa voiture en état d’ébriété et accroché des cônes sur 8 kilomètres dans une zone de travaux tout en traînant un cèdre dans son windshield me lance la première pierre! », s’est exclamé monsieur Walsh, outré, en décapsulant une Laurentide.

«C’est ben sûr que je regrette, mais la population doit comprendre que si une personne a été réhabilitée et qu’elle n’a plus l’intention de conduire complètement bourrée, elle devrait avoir droit à une dix-neuvième chance», a soutenu Walsh.

« Aujourd’hui, on veut punir quelqu’un qui, après 17 ballounes, s’est sauvé après avoir heurté des piétons pendant qu’il conduisait chaud; mais qu’est-ce que ce sera demain, dans ce genre de société totalitaire? La prison pour avoir jeté un papier par terre? C’est un pensez-y bien », a philosophé Walsh en se versant une grande lampée de Chemineaud.

« Je ne veux pas qu’on excuse mes crimes. C’est pas ça. Mais je crois que tout le monde devrait avoir la chance de se réhabiliter et d’avoir une dix-neuvième opportunité de démontrer qu’il est capable d’être utile à la société », a soutenu Walsh. « De toute façon si je m’étais pas planté en chemin, vous l’auriez jamais su que c’était moi », a expliqué le poivrot.

« Si on ne laisse pas aux délinquants une dix-neuvième chance, on laisse tomber toute la notion de la réinsertion des personnes qui ont commis des infractions. Mes 18 arrestations, c’est depuis 1971: même pas une aux deux ans. C’est pas comme si je conduisais tout le temps chaud », s’est défendu Walsh, avant de démarrer en trombe, renversant son drink sur ses pantalons.

Après être entré en collision avec le mur du palais de justice, Monsieur Walsh est revenu et a exigé qu’on lui donne une vingtième chance, ou une dix-septième consommation.

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