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Les enfants, mes valeurs m’empêchent de vous acheter des cadeaux ce Noël

Cette collaboration spéciale nous vient de Bertrand Rivard. Bertrand est fonctionnaire au Ministère de l’environnement depuis bientôt 10 ans et aime particulièrement le temps des fêtes, les apéritifs, et les jeux de hasard. Oh et ses deux enfants, Léa et Samuel. Et les apéritifs.

Rivard veut préserver l'esprit de Noël

Rivard veut préserver l'esprit de Noël

Les enfants, vous serez sans doute déçus, mais mes valeurs morales m’empêchent de vous acheter des cadeaux de Noël cette année.

Ce serait manquer de respect au Christ, qui a donné sa vie pour nous sauver. C’est d’ailleurs ce qu’on fête le soir de Noël. La crucifixion du Christ. Non seulement je ne vois pas de raison de célébrer, mais je vois encore beaucoup moins en quoi vous acheter des cadeaux a un lien avec cet anniversaire.

Quoi Léa? La naissance du Christ? Whatever. Et on ne réplique pas à son père. C’est impoli.

Je vais vous expliquer les enfants. La réelle signification de Noël a été prise en otage par la société de consommation. Je ne marcherai pas sur mes principes simplement parce que vous mourrez d’envie d’avoir une Wii ou un iPod Touch. Ce ne sont que des objets, du matériel, de la ferraille! Qui veut de la ferraille?

La ferme Samuel. J’essaie d’expliquer.

Noël, c’est l’amour. Alors c’est pourquoi j’ai décidé de ne rien vous acheter. Pour qu’on puisse passer Noël en famille, à célébrer notre amour, et pas à déballer des choses dont on ne se servira plus dans un an.

Non, toi non plus, chérie. Rien.

Quoi? Non, ça n’a rien à voir avec mes finances. Mes finances se portent bien. C’est vraiment une question de principes. Toute cette commercialisation me donne envie de vomir. C’est pas l’esprit de Noël que je retrouvais quand j’étais jeune. L’essentiel, c’est qu’on soit ensemble, en santé.

Pourquoi tu me regardes comme ça? Tu me demandes d’ignorer mes valeurs fondamentales en vous achetant des cadeaux? Tu veux que je renie tout ce que je suis, c’est ça?

Non, chérie, ça n’a rien à voir avec ma visite au casino de la semaine dernière. Samuel, arrête de pleurer.

Ce whisky? Non, pas très cher. à peine une soixantaine de dollars. Non tu comprends mal chérie. Ça n’a rien à voir. C’est une putain de question de principes.

Non, évidemment que je n’ai pas oublié. Si j’avais oublié, je vous le dirais. Comment, ton anniversaire? J’avais pas oublié, ton anniversaire, je jouais la comédie.

Samuel, ferme ta gueule. Léa, va dans chambre. Vous avez ruiné l’esprit de Noël. Allez, même si je n’avais pas de principes, vous n’auriez pas de cadeaux. Vous n’en méritez pas. Toujours à hurler. « Je veux des cadeaux! », « Je veux des bonbons! », « Je veux de nouvelles bottes! ». C’est insupportable.

Non chérie. Elles ne sont pas trop petites, ses bottes. Ce sont ses chaussettes qui sont trop épaisses.

Bon, alors c’est ça qui est ça. Pas de cadeaux pour cette année. On avisera l’an prochain.

Non Léa. Le père Noël ne t’en amènera pas non plus. Il n’existe pas, le père Noël, alors ne compte pas sur lui. Non il n’existe pas.

Mais non, petite conne, ça c’était Marcel, le frère de ta maman. Avec un déguisement ridicule.

Oh merde, chérie, elle a 4 ans, elle n’allait pas y croire toute sa vie. Non je ne suis pas ivre. Ou si peu.

Bon allez, si c’est comme ça, je retourne sur l’ordinateur dans mon bureau. J’ai du travail. Allez au diable.

Qu’est-ce que tu dis? Me crosser? Pas du tout. Tu parles d’une question chérie. Si je ferme la porte, c’est pour avoir la paix. Alors va coucher les enfants, et surtout, surtout, n’ouvre pas la porte. Je travaille.

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