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Michaud, artiste peintre

J’aime pas beaucoup ça peinturer mon patio. Si c’était pas de Marianne qui m’en parle depuis 4 ans, j’pense ben que j’aurais remis ça à un peu plus tard. C’est que, contrairement à nos voisins, ça m’a jamais beaucoup dérangé les croûtes de peinture qui s’envolent les jours de grand vent. C’est vrai qu’elles vont surtout dans leur piscine aussi.

Mais j’avais promis à Marianne que j’allais faire ça cette semaine et, à part pour le dentiste, c’est ben rare que je tiens pas mes promesses. J’ai donc attaqué ça hier matin en me levant du plancher de la cuisine. J’me suis quand même débouché une ou deux petites bouteilles de vin pour m’encourager dans mon travail. C’est qu’il est quand même grand notre patio.

Peinture

La vielle peinture, ça décolle tout seul

J’ai commencé les premières planches avec un beau pinceau de professionnel à 4 piasses. Mais ça allait pas super vite et j’me beurrais pas mal les mains en le trempant dans la canisse. La peinture c’est un travail de précision et j’en manque un peu de ça quand j’ai bu du vin rouge. Faut dire aussi que j’avais peut-être bu un peu plus que deux bouteilles. C’est assez difficile de compter pis de peinturer en même temps, les deux demandent beaucoup de concentration.

J’ai donc préféré continuer au rouleau. C’est pas mal plus rapide mais sur les angles de 90, le rouleau ça fait des grosses coulisses, surtout quand on appuie très fort sur le manche parce qu’on a de la misère à tenir debout. Tout ça pour dire qu’après 20 minutes de peinture, j’avais déjà fait une belle job de cochon. Ça m’a pas mal énervé et c’est après avoir fait une coulisse de trois pieds sur le mur de la maison, que j’ai botté la canisse à moitié pleine en sacrant comme un curé. La peinture s’est répandue un peu partout, mais pas beaucoup sur notre patio. Surtout sur les meubles de jardin des voisins et un peu sur leur chat qui dormait à côté de leur piscine. J’étais en beau colisse après ça. Je peux pas le dire autrement.

Marianne avait insisté pour qu’on fasse une pergola au-dessus de notre patio y’a 10 ans. Ça fait huit pieds de haut cette affaire là. J’ai pas eu ben le choix de monter sur notre escabeau pour peinturer les planches du haut. Mais ça reste que c’est un peu dangereux un escabeau quand on est pas mal chaud. Marianne avait pas pensé à ça évidemment avec ses beaux projets. Ça me tentait jamais beaucoup de descendre pour le déplacer quand j’avais atteint la limite de ce que je pouvais peinturer. J’ai pris une sacramant de débarque en voulant atteindre un petit bout qui restait à 3 pouces du bout de ma main. Dommage que la deuxième canisse de peinture soit tombée en même temps que tout le reste. Celle-là s’est pas mal toute répandue sur le plancher mais c’était pas assez égal pour que je laisse ça de même. Je suis quelqu’un de très minutieux.

J’me suis quand même débouché une autre bouteille de vin avant de continuer parce qu’en tombant, ma face s’est cognée sur le garde pis j’me suis entré quelques échardes dans la joue. C’était plutôt douloureux et l’alcool ça aide à engourdir le mal à ce qu’on dit. Malgré que j’en aurais probablement débouché une autre de toute façon.

Mon Vivolo 2008 a effectivement aidé à soulager la douleur, mais il m’a aussi enlevé un peu de mon dynamisme naturel qui me permet de travailler correctement. J’avais plus vraiment de contrôle sur mes mouvements et pendant de longues minutes, je faisais simplement un geste approximatif de peinture pour me donner l’impression que ça avançait un peu. Mais à voir le résultat ce matin, j’ai été un peu contre-productif dans les dernières minutes de la journée. C’est qu’il faisait pas mal noir dans la cuisine quand j’me suis réveillé vers 6 ou 7 heures. La peinture dans la fenêtre laissait pas passer beaucoup de lumière. Quand j’pense que Marianne avait peur qu’elle couvre pas assez. Les filles sont pas mal anxieuses des fois.

Ce qui m’a beaucoup intrigué, c’est le FUCK YOU CHARBONNEAU en peinture de patio « choco délice »  sur le mur de notre salon. Charbonneau c’était un gars du secondaire avec qui je m’entendais pas super bien. Ça faisait pas mal longtemps que j’avais pensé à lui. C’est fascinant tout ce qui peut nous traverser l’esprit quand on est vraiment très chaud. Ça va être une belle occasion pour repeindre notre salon en tout cas. Surtout qu’on a de la visite pour souper.

J’étais un peu inquiet de montrer tout ça à Marianne quand elle s’est levée un peu plus tard. Mais finalement elle trouvait que c’était « vraiment un beau gâchis ». Ça m’a tout de même fait plaisir qu’elle trouve ça beau parce que des fois, quand on travaille fort, on a tendance à voir juste les petits défauts.

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