Les lecteurs de la Presse veulent plus de données sur les cotes d’écoute

Selon plusieurs spécialistes, Hugo Dumas (250 000), le chroniqueur de la Presse, devrait donner plus de détails lorsqu’il énumère les cotes d’écoute des émissions présentées chaque semaine sur les principaux réseaux de télévision. En effet, une vaste étude effectuée auprès de 300 400 répondants, confirme que les données présentées par le chroniqueur sont généralement incomplètes et frustrantes pour les lecteurs du célèbre journal.

Les statistiques d'Hugo Dumas sont frustrantes selon plusieurs

Gilles Truchon est de ceux-là. Grand amateur de télévision mais étonnamment célibataire depuis maintenant 25 ans, il a délaissé son emploi en 2005 pour se consacrer entièrement à sa formidable passion: les statistiques des cotes d’écoute. « Vous savez, on en veut toujours plus de ces chiffres là. C’est comme manger des chips au vinaigre ou des pinottes en écales; tu peux pas t’arrêter quand t’as pogné le goût. Au début tu lis ça un peu distraitement en buvant ton café pis en mangeant tes toasts à la margarine. Mais, petit à petit, tu te retrouves à faire des tableaux comparatifs et, tranquillement, t’en arrives à oublier de prendre ton bain ou tu négliges ton hygiène dentaire pendant quelques jours. Regardez, tout ça c’est mon dossier pour la saison 2009-2010″, dit-il fièrement en nous présentant un énorme classeur débordant de données.

Selon lui, les chroniques de Dumas (250 000), bien qu’incontournables, présentent de sérieuses lacunes d’un point de vue statistique et gagneraient à être plus précises. « C’est déjà fascinant d’être informé du nombre de personnes qui regardaient Tout le monde en parle (2 150 000) dimanche soir et combien ont préféré Le Banquier (2 200 000) ou Occupation double (2 300 000).  Mais ça serait quoi de nous fournir une courbe avec la progression d’heure en heure ou une pie chart avec des beaux triangles de différentes couleurs? » demande-t-il en essuyant avec sa manche la sauce aux prunes sur le coin de sa bouche. « Comment voulez-vous savoir quoi écouter si on a pas accès à toutes les données? », ajoute t-il.

« C’est ben beau de savoir combien de personnes ont regardé Dieu merci (2 150 000) ou L’attaque à 5 (130 000), mais ça serait vraiment trop compliqué d’avoir une idée de leur masse corporelle ou du nombre de pizzas qu’ils peuvent engloutir en une semaine? Ah pis j’veux pas juste savoir combien de personnes ont regardé Des kiwis et des hommes (210 000), j’veux aussi qu’on me dise de quoi ça a l’air quelqu’un qui regarde ça », implore M. Truchon en avalant une bouchée de egg-roll.

L’homme de 58 ans est maintenant membre des Cotes à Dumas, un club de statistiques qui s’intéresse principalement aux cotes d’écoutes présentées par le célèbre chroniqueur. « Les membres sont un peu bizarres mais c’est une activité incontournable pour quelqu’un qui a développé cette passion et quelques problèmes socio-affectifs. On se réunit une ou deux fois par mois pour s’échanger des stats et discuter de nos découvertes. Par exemple, saviez-vous qu’on a très peu de données intéressantes sur la Semaine verte depuis 15 ans? Dumas parle pas beaucoup des émissions du dimanche après-midi. Le gros Bolduc pense que c’est parce qu’il est trop jeune et qu’il dort toute la journée. Moi je sais pas, mais c’est vrai qu’il a un étrange petit duvet sous le nez. En tout cas, reste que c’est dommage parce qu’on doit faire toutes les calisties de recherches nous-même », déplore M. Truchon.

La retransmission de statistiques, telle que pratiquée par Dumas, est une science complexe qui consiste à recevoir les statistiques d’une firme spécialisée en statistiques, une science complexe, et de les retransmettre à ses lecteurs via un blogue ou une chronique. Le spécialiste en retransmission de statistiques doit posséder un bagage d’éducation et d’expérience égalé seulement par les emplois manuels répétitifs les plus abrutissants.

Vous pouvez lire les (chiffres entre parenthèses) de Hugo Dumas chaque semaine dans la Presse ou alors vous jeter dans le fleuve, du haut d’un pont, les poches pleines de cailloux.

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