Le sale

Je faisais ma sieste tranquille en fin d’après-midi l’autre jour quand le téléphone a sonné. Je voulais pas répondre mais la personne laissait sonner, et j’en avais plein mon casque alors j’ai fini par décider que j’allais répondre.

J’étais tout mélangé parce que je venais de me faire sortir de mon sommeil profond, et en m’étirant pour prendre le combiné, j’ai accroché mon restant de bloody césar, qui est tombé dans mon tiroir à bobettes resté ouvert. Ça m’a comme mis en beau ciboire. Quand j’ai répondu, j’ai pas vraiment compris ce que la personne voulait. C’était probablement un sondage ou du télémarketing; entoucas il a entendu parler de moi le sale. Je l’ai apostrophé en lui disant qu’il m’avait fait renverser mon reste de drink.

Plutôt que de s’excuser, la personne au bout du fil a commencé à m’insulter, le criss de sans-dessein du tabarnak. Si je l’avais eu en face de moi, je lui aurais pété les genoux à grands coups de barre de fer.

J’ai passé une bonne partie de la soirée à lui hurler des bêtises à tue-tête: mange-marde, licheux d’graines, enfant d’chienne, pourri, sac de chiasse, etc. J’ai eu bien du plaisir, et à la fin il disait pu rien.

J’étais pas mal fier de moi et j’avais besoin de partager cette fierté.

Ce matin j’appelle Michaud pour lui raconter tout ça, et j’ai même pas le temps de commencer à parler qu’il me traite de tous les noms. C’est dans des cas comme ça qu’on voit que l’alcool, ça peut vraiment détruire des vies. Le pauvre Michaud a complètement perdu la boule. L’alcool l’a transformé en un être insensé, agressif et méchant.

Entoucas, quand il m’a traité de « gros criss de mongol » avant de raccrocher, je me suis dit qu’il allait le payer en tabarnak.

Ma première idée c’était de trafiquer les freins de son char, mais comme j’avais prévu lui emprunter la semaine prochaine, j’ai rapidement changé d’idée.

Je vais plutôt m’occuper des freins du bécique de sa ptite gnochonne.

Commentaires

commentaire(s)