Une nouvelle expérience

Certains m’ont reproché de faire l’apologie de l’alcoolisme. Ça m’a fait réfléchir. J’ai aussi réalisé que de dire des choses sous l’effet de la boisson, ça pouvait avoir des conséquences néfastes, porter atteinte à certaines personnes, ou simplement me faire passer pour un imbécile.

Conséquemment, j’ai réduit ma consommation au minimum ces derniers jours. Mais vous savez ce que c’est, le ptit buzz, on s’en ennuie assez rapidement. Alors hier j’ai décidé d’essayer quelque chose pour la première fois: une cigarette de marijuana.

J’ai acheté ça à la gang de ptits drogués qui se tiennent toujours dans le stationnement du Pétro-Canada. Méchante gang de gnochons ceux-là avec leurs tuques pis leurs pantalons de clown.

Paraît qu’il faut fumer ça assez lentement, parce que c’est cher une cigarette de marijuana; ils les vendent même à l’unité. Pas question de vendre ça en paquet. Peu importe, moi je tirais là-dessus comme sur une Mark Ten. La boucane dans mes poumons était tout aussi satisfaisante mais la gorge me picochait un peu beaucoup.

Je me suis rendu compte que j’étais vraiment très très gelé quand j’ai ri un peu pendant une reprise d’Histoire de filles qui passait à la tv.

Pascale Montpetit parlait avec Mario Jean, et ils faisaient des faces comiques en disant des choses qui sonnent comme si c’était supposé être drôle mais dans lesquelles y’a pas vraiment de blagues. Les gens riaient très fort dans la salle ou dans la canne, je sais pas. Habituellement je deviens ben déprimé quand je vois des affaires de même.

Ben j’ai vu ça pis j’ai comme fait un sourire et y’a un « hin hin hin » qui est sorti de ma yeule.

Ça m’a beaucoup inquiété, parce que là je me rendais bien compte que la drogue c’était pour moi et que si j’en étais rendu à faire des choses contre mon gré, la prochaine étape c’était peut-être de mettre le feu à la maison ou de sortir à pouelle en pleine rue. Pas que ça me soit jamais arrivé, mais les fois précédentes il y avait toujours une bonne raison.

Mon coeur a battu très très vite, j’ai eu peur de mourir, et je me suis rappelé de l’effet apaisant et réconfortant qu’ont sur moi les spiritueux.

J’ai pris une supermégabrosse au brandy, et l’effet de la drogue s’est lentement dissipé. J’avais une faim de loup mais pas grand chose à manger, alors j’ai fini par me taper 3 tasses de farine de blé, assis sur le plancher de la cuisine.

Qu’on se raconte pas d’histoires cependant, cette brosse je l’ai prise parce que c’était un cas d’urgence, et j’ai aucune intention de recommencer à boire comme avant. J’ai appris de mes erreurs. Ce matin j’ai mal à la tête, une haleine abominable et un teint de vieux cadavre pourri.

J’arrête aussi la farine de blé parce que j’en suis à ma 8ème chiasse de cette jeune journée.

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