La balle-molle récréative

À Saint-Louis-de-France, tout près de Trois-Rivières, on a généralement le coeur à la fête et le sourire facile. Dans cette petite ville de la Mauricie, on joue à la balle-molle tous les dimanches matin. Pour le plaisir avant tout. Il s’agit d’une ligue récréative, entre amis, où l’on décide des équipes au hasard avant le début de chaque match.

« Ce que j’aime le plus, » commente Gilles Fortin, « c’est qu’il y a pas d’esprit de compétition. Même si y’en a des meilleurs que d’autres, on joue pas pour gagner, mais pour s’amuser. Sinon on viendrait en calice quand Truchon swinge dans le beurre avec deux retraits quand on perd par un point. Surtout que c’est de la balle donnée, ciboire. Je sais pas comment quelqu’un fait pour même pas toucher à la balle ».

À la fin de chaque match, on se retrouve autour d’une bonne bière fraîche ou d’une boisson gazeuse, afin de discuter des moments forts du match.

« C’est ben ben l’fun. Ici on calcule pas la moyenne au bâton ou la moyenne de points mérités des lanceurs, comme dans d’autres ligues compétitives. Une chance parce que Truchon serait gêné en hostie de batter pour en bas de .100, pis encore là c’est parce qu’on est généreux sur les coups sûrs. »

« On regarde pas ça les erreurs nous », dit Raynald Labbé, un vétéran de plus de 20 saisons dans la ligue récréative. « On joue pour s’amuser en famille. Même quand Truchon échappe la balle sur un fly facile au deuxième en 9ème, y’a personne qui se fâche ou qui lui crie des bêtises. Dans ben des ligues, quelqu’un qui échapperait une christ de balle facile comme celle-là se ferait traiter de gros hostie de poche du calice, mais pas ici. On joue pour s’amuser. »

Labbé reprend son souffle et poursuit: « Même si on perd à cause d’un jeu comme ça, y’a personne qui s’emporte. On joue juste pour rire. On lui dira même pas de mettre ses deux calvaires de mains sur la balle pour être sûr de pas l’échapper. Même ma ptite fille de 4 ans sait ça, pis elle l’aurait jamais échappée, c’te viarge de balle-là, mais qu’est-ce que vous voulez. On joue pour se détendre ici. ».

Malgré le silence qui règne dans le groupe où chacun sirote lentement ses dernières gorgées de bière, on ressent tout le plaisir que ces hommes éprouvent à se rassembler et pratiquer leur sport.

Commentaires

commentaire(s)