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Vaccination: À la défense de Dubois

Une nouvelle de la plume d’Éric Nicol, du Journal des Pays-d’en-Haut La Vallée, nous informait la semaine dernière que Dubois avait été en mesure d’éviter les files d’attente et se faire immuniser avant le simple peuple. La nouvelle est d’ailleurs reprise par Patrice Lagacé ce matin dans La Presse.

Certains doivent être vaccinés prioritairement.

Certains doivent être vaccinés prioritairement.

Ce que j’en pense? Je crois tout bonnement que Dubois est un grand artiste, et qu’il est une partie essentielle de notre histoire culturelle. Je crois aussi fermement que ces élites, qu’elles soient artistiques, journalistiques ou littéraires, méritent d’être protégées prioritairement, c’est à dire préalablement aux individus que je considère moins exceptionnels et singuliers: ces plombiers, pompiers, poissonniers ou pépiniéristes, qui, si malheur leur arrivait, pourraient aisément être remplacés par des quidams différents afin de remplir leur rôle effacé dans notre société.

Si la société québécoise perdait un Dubois, nous ne pourrions le remplacer par le premier venu. Son talent et son art se sont raffinés au fil des années, et il est devenu un rouage important de l’industrie culturelle qui nous est chère.

J’ai moi-même tenté d’expliquer cette théorie à l’infirmière qui refusait de me recevoir en priorité, et bien sûr, en raison de ses facultés de raisonnement limitées (pourquoi est-elle infirmière, croyez-vous, putain!), elle n’a pas su saisir l’essence de mon propos. Cette fruste pouffiasse persistait à dire que chacun devait attendre son tour, comme si elle ignorait qui j’étais. Facile à dire pour cette nana, qui a elle-même reçu le vaccin avant tout le monde.

La question que nous devons nous poser dans toute cette histoire, c’est Est-ce que Dubois est un joyau national que nous devons protéger en priorité? Et la réponse à cette question est toute simple: Oui, absolument. Le Québec compte trop peu de dramaturges et metteurs en scène de talent. De plus, j’ai toujours particulièrement apprécié ses pamphlets, qui font montre d’un esprit critique à contre-courant et d’un raisonnement allumé en toutes circonstances. Et ça, c’est essentiel.

***

AJOUT: Un ami me signale que je me gourre probablement et que je semble faire référence à René-Daniel Dubois. La personne concernée dans l’article serait plutôt le chanteur populaire Claude Dubois.

Claude Dubois, vous voulez dire celui qui interprétait « Qu’est-ce que tu veux qu’un chanteur chante » et « Tu peux pas »? Putain de merde. Non seulement on aurait dû lui refuser de passer avant les autres, mais une fois son tour arrivé, on aurait dû lui faire croire qu’il ne restait plus de doses.

Qu’est-ce que tu veux qu’un chanteur chante? Je veux qu’il ferme sa putain de gueule, Claude.

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