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Goyette, mon fils

Aaaaaaah Goyette.

Moé, me rappelle les dimanches matin quand t’étais ti-cul pis tu mangeais tes Froot Loops en r’gardant les bonhommes à la teevee. M’en rappelle, moé. Tes grands yeux émarveillés quand tu voyais Goldorak sortir d’en d’sous d’la chute. Oui j’m’en rappelle. M’en rappelle certain.

J’pouvais te r’garder une bonne demie-heure, caché dans le passage. J’mettais une bûche dans l’poéle à bois pis j’ervenais te r’garder finir ton bol de Froot Loops avec ton Hawaiian Punch. Après tu r’gardais la lutte, pis tu criais pour Dino Bravo pis Ricky Martel en criant des noms au gros Sailor White. T’avais ton ptit pidjama avec des Supermans dessus. M’en rappelle, moé. Les cheveux ébouriffés; les ti-pieds frettes sous la table; le bruit de la cuillère dans le fond du bol.

L’estie d’bruit de la cuillère dans le fond du bol. M’en rappelle oui.

C’tait habituellement l’temps yousse que j’perdais patience pis que j’te calissais une claque en arrière d’la tête en te disant d’aller jouer dewors pour que j’puisse prendre mon whisky Crown Royal pis me mettre ben chaud avant l’dîner.

T’as pas déglacé tes marches mon baptême de bon-à-rien? J’ai failli bêcher pis m’péter une hanche en arrivant. T’es ben rendu gras asteure, mon saint-ciboére de sans-dessein. Arrête tes sparages, j’en veux pas d’ton vin fortifié, j’boué pu, saint-chrême de colisse.

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