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La simplicité volontaire

Depuis longtemps, je pratique, comme je peux, la simplicité volontaire. C’est maintenant devenu ma véritable philosophie de vie, depuis que j’ai reçu mon premier chèque d’aide sociale.

J’ai pas besoin de grand chose pour vivre. J’ai décidé de réduire davantage ma consommation (et non, je ne parle pas de boisson). Plutôt que de me payer de la margarine de riche, je prends maintenant la Sans Nom. Des choses comme ça. Pas besoin de chapelure fancy pour vivre, moi. Je mets mon poulet dans de l’œuf battu, puis je le calisse dans un sac où j’ai préalablement égrainé du vieux pain rassi, et bingo. Comme du Kentucky, mais avec un arrière-goût de chiasse. Pas grave.

C’est un peu Tolstoï qui m’a inspiré. Mais je veux pas passer sous silence l’influence de mon deuxième voisin d’en face, qui m’a fait comprendre que, dans le fond, on peut vivre d’amour et d’eau fraîche, ou, pour pas beaucoup plus, de porn gratisse et de bière cheap.

Pour moi, cette décision s’inscrit comme une critique acerbe de la société de consommation. C’est une action que je pose pour qu’on avance socialement. C’est aussi que c’est beaucoup plus facile de vivre comme ça. Pas de responsabilités, pas d’attente de la part des autres, juste la certitude d’un chèque bien mérité à tous les mois.

Mon voisin a une tv de 60 pouces et une Lexus de l’année? Moi j’ai pas besoin de ca. Et lui non plus, finalement. C’est pour ça que je lui rends un grand service en lui pétant ses pneus pis en coupant son fil Vidéotron pendant qu’il est parti travailler. À la longue ça va le rendre humble, et il va arrêter de faire son frais chié en me regardant de travers quand je pitche mes botches sur son terrain.

Et quand l’économie s’écroule, pendant que les cupides de la classe moyenne regardent leurs RÉERs fondre et que leur capacité de payer s’effondre, je suis ici, dans mon fauteuil, avec ma bière et ma Mark Ten, à les juger pour leur esclavage face à la société de consommation.

Losers.

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