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Pénurie de cadavres à la faculté de médecine de l’Université Laval

Les étudiants de la faculté de médecine de l’université Laval n’ont plus accès à des cadavres de qualité pour étudier convenablement l’anatomie de l’être humain. Cette grave pénurie persisterait depuis plusieurs années déjà et serait attribuable à une société obsédée par la prudence et la sécurité.

université Laval

Une invitation de la faculté de médecine

« Ça fait deux ans que j’suis en médecine pis j’ai déjà découpé le vieux Gérard neuf ou dix fois. Ça a l’air qu’à la fin de notre cours, on va l’avoir dépecé environ trente fois chaque. Ça ressemble pu ben ben à un corps humain, on essaie de le recoudre du mieux qu’on peut après nos cours, mais y’en a toujours pour faire ça tout croche. Julie a même réussi à lui recoudre l’avant-bras sur le genoux la semaine passée. Faut dire qu’elle est un peu niaiseuse celle-là », nous confie un étudiant qui désire garder l’anonymat.

D’après Francine Labrecque, directrice de la faculté, Gérard aurait donné son corps à la science il y a plus de 15 ans alors qu’il était âgé de 89 ans. Le cadavre était d’ailleurs en très mauvais état dès son arrivée à l’université. « C’est pas mêlant, juste à penser à Gérard, j’ai le cœur qui lève. Il doit ben avoir eu toutes les maladies de peau possible le vieux crotté; acné, eczéma, psoriasis, urticaire, zona etc. Quand il est arrivé ici, ça faisait comme des cratères de pus sur sa face pis dans son…ben dans son derrière là. Ah pis il devait pas toujours manger très frais parce que ses intestins étaient bourrés de petits vers blancs et oranges. D’ailleurs c’est quoi ça des vers oranges? Jamais vu ça. D’après moi il a pogné ça en mangeant du steak passé date », explique-t-elle dégoûtée.

Francine Labrecque croit qu’il faut revoir toutes ces lois qui font de nos villes des endroits beaucoup trop sécuritaires. « Ça serait pas super compliqué d’avoir des beaux cadavres neufs et en bon état. Faudrait juste augmenter les limites de vitesse à 160 sur nos autoroutes ou ben faire fonctionner les feux de signalisation aléatoirement aux heures de pointe. Pas besoin que ça soit permanent là, juste une semaine spéciale de temps en temps. C’est ben beau un monde sécuritaire, mais comment voulez-vous former des bons médecins quand on a juste des maudits cadavres pourris à étudier? On a besoin de cadavres neufs pour sauver des vies », résume madame Labrecque avec philosophie.

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